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Tout commence par une page blanche

Tout commence par une page blanche.

 

Qu’ils sont peu nombreux ceux pouvant sans rougir affirmer que ce clic était machinal. Ce réflexe du doigt qui, des milliers de fois si ce n’est plus, nous fait nous employer à notre visite de la toile et de ses méandres, s'emploie bien peu, en comparaison, lorsque l'on parle de lettres. Beaucoup l'auront développé grâce aux tâches modernes dont on attend qu’elles nous apportent le sou, ou grâce à celles, auxiliaires, qui nous doivent faire bien voir de ceux dont dépend le sou. Je cible pour taquiner.

Toujours est-il que peu nombreux– moins encore que dans le paragraphe précédent, puisque depuis lors j’ai pu y repenser, non sans pessimisme – sont ceux qui auront été amenés à cet hôtel (la page dont je parlais) suite aux étranges pulsions que suggère cet instinct que l’on devine chez certains.

Il ne s’agit – pas toujours – de génies sinon de passionnés qui, lorsqu’ils se détournent de la chair, en viennent à remodeler flammes, larmes et sang, en d’innombrables mosaïques d’enchantements et d’enchevêtrements pourtant humains.

 

Mais revenons au dit lieu : il est devenu sacré à mesure que s’est épuisé la plume – pour autant celle-ci, dans l’un de ses sens, n’a par endroit point perdu de sa superbe –, devenant dans l'ombre l’idole des curieux de la langue.

Subrepticement, l’on évoquera le muscle, puisqu’il fit naître Ulysse, mais c'est bien l'élan qui est ici mis à l’honneur ! Ainsi ces âmes vaillantes sont-elles prêtes, immobiles quoique parées, sur le fil pourrions-nous dire.

(Nul linge écarlate mais un outil de marionnettiste).

Et il y a tout à faire, tant à voir, tant à dire.

 

Non ? Non ? Vous ne voyez pas ?!

 

Prenez une toile en ce cas, un pinceau, des visages… Ou une pierre, un burin, un galbe et un soupçon de poussière… Voyez-vous mieux ? Ou bien un terrain vague, puis des montagnes, et puis les mers et les nuages et les temples et les abeilles.

 

Non ? Oui ?


Le propos me paraissait de savoir comment faire la chose… Ou tout aussi bien de savoir pourquoi elle est entreprise. Aucun de nous ni de moi n’en aura la réponse.

Me vient l’idée Absurde, de montrer plutôt que de dire, mais il en va de mes doigts pour bien faire les mots.


Il me faut m’y mettre.

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