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La Fabrique de Sponge

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Si vous avez lu ma biographie, pas grand besoin d'expliquer.

N'est-ce pas ?

Non ?

Bon.

 

Je ne lis pas beaucoup.

Je pourrais écrire « Je ne lis plus beaucoup ».

Mais soyons honnêtes, je ne lis pas beaucoup. Depuis toujours.

 

Lorsqu'en l'espace de quelques secondes, ton cerveau essaye de bricoler un meuble, tout en voulant s'exercer à de nouveaux chants, tout en voulant jouer à construire d'immenses usines sur un ordinateur, tout en voulant étoffer une cosmogonie commencée juste comme cela, pour passer le temps, tout en voulant après coup en faire une œuvre littéraire légendaire – l'ambition des phases maniaques - ,tout en voulant sortir pour pratiquer du sport, tout en voulant relationner avec une possible dulcinée, tout en voulant approfondir ses capacités en japonais, tout en voulant retravailler des curriculum vitae, tout en voulant se centrer sur de l'administratif (et tout en oubliant d'envoyer les courriers résultant de cette entreprise), tout en voulant se reposer avec une courte sieste, tout en voulant aller à la douche, tout en voulant retenter ce morceau de guitare si compliqué à maîtriser, tout en voulant commencer une chaîne twitch, tout en voulant écrire un acte ou deux... Trouver la force de se concentrer sur un livre peut être … challengeant. Ils parlent de paralysie (« ils » c'est les gens en blouse).

 

 C'est comme pour beaucoup d'autres choses en ce qui me concerne finalement : commencer est une épreuve, rentrer dedans est une épreuve, en sortir une fois qu'on hyperfocalise – cette arme secrète sans laquelle je ne pourrais écrire, là tout de suite - est une épreuve...

 

Voilà pourquoi le théatre m'a frappée : car c'est trop instantané, trop vivant, trop vrai pour qu'on puisse l'ignorer, même moi, perdue dans mes mondes.

 

Voilà pourquoi les textes courts me plaisent : car c'est trop court pour que mon cerveau n'ait le temps de s'enfuir.

 

Voilà pourquoi les nouvelles me fascinent : car elles sont l'exacte équivalent dans ce qu'elle sont dans le littérature, de ce que mes flots de pensées sont dans ma psyché.

 

Et les nouvelles ont un autre atout : il s'agit d'à quel point il est beau de voir tel format seoir presque parfaitement au fantastique, comme une évidence artistique centenaire. Le fantastique, c'est quand l'incongru, l'étrange, l'effrayant – mais jamais sans que l'effroi ne soit pleinement dicible – se melent à la banalité de ce qui fait nos vies …

 

C'est un état où tout est possible, potentiellement...

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