La Fabrique
de Sponge
Les Souris et le roi
Il n’est guère singulier de trouver dans les esprits
Maintes floraisons de diverses idées,
Mais une des leçons que nous apprend la vie
Est d’user de tact afin de les manier.
Ce récit, juré vrai, se déroule au printemps :
Saison bien frivole, propice à la joie.
Toutes les souris s’y plaisent en dansant,
Perturbant les nuits des badauds qui traînent là.
Les festivités à peine finies,
Dès l’aube reprennent de bon train,
Et jamais l'engouement ne tiédit
Sans quoi le printemps ne serait rien.
Il n'est donc pas rare,
Les premiers fruits sortis,
D’ouïr de toutes parts
Cette cacophonie,.
Vint un jour où le roi des contrés
Trouva peu louable de fêter les saisons
Et ses arguments pour le démontrer
Étaient aussi peu fiables qu’il était con.
« Ces souris doivent travailler
Participer au profit,
S'ils font bien, je penserai
A quelques idées de répit :
Des bons repas, et puis des jeux,,,
Je saurai persuader !
Et d'ici une année ou deux,
C'est mon nom qui sera fêté»
Sa majesté, hélas, n’écoutait qu’elle-même
Et cogita de longues heures en quête d’un dessein ;
Quand celui-ci fut trouvé, après de longues peines
Il était déjà trop tard pour retenir les chiens.
Ainsi, dans la hâte, le décret pu paraître
Interdisant aux souris de jouir de l’instant,
Les gardes rodaient jusque dans les coins champêtres
Et leurs molosses imposants terrifiaient les enfants,,,
Pragmatiques et courageuses, les souris résistèrent
Et choisirent les arts comme endroit de duel :
Vint un jour où à minuit, les gracieuses et téméraires,
Se mirent toutes à siffler en direction du ciel
Un seul souffle n'eut suffit
Mais les petites étaient futées
Jouant sur le nombre et puis le bruit
Pour ainsi se relayer,
Et c'est ainsi qu'un mois durant, toutes les nuits, dans la vallée,
La faune et puis la flore ont entendu la mélodie
D'un peuple fort déterminé et de sa voix harmonisée
Et en berçant, du même coup, ces chers et sages enfants souris.
Ce faisant plusieurs nuitées
Le grand roi crut bien mourir
Depuis, un us fut créé
Celui, chaque année, de le voir souffrir.